3 novembre 2010

Explosion d’appels à la ligne Aide-Abus Aînés

MONTRÉAL – À peine un mois après sa mise en fonction, la ligne Aide-Abus Aînés a déjà reçu près de 700 appels, dont 75 % à 85 % concernaient de présumées situations de maltraitance envers les aînés.<>
< «Je ne m’attendais pas à ça. À la base, nos prévisions allaient de 2500 à 3000 appels par année et, au bout d’un mois, nous avons déjà atteint un plafond de presque 700 appels. C’est la preuve qu’il existe vraiment un besoin pour cette ligne», analyse Marguerite Deschamps.

Les appels reçus à la ligne Aide-Abus Aînés proviennent essentiellement de personnes âgées de 70 à 89 ans. Plus de 60 % des victimes alléguées d’abus sont des femmes.
Les abus financiers et la violence psychologique seraient les situations de maltraitance les plus dénoncées au cours du dernier mois, selon les chiffres préliminaires obtenus.
«Ce n’est pas toujours la victime qui appelle. Parfois, ce sont la famille ou les proches aidants qui veulent dénoncer une situation. Souvent, les aînés victimes de maltraitance ne veulent pas porter plainte, car ils ont peur. Ils demandent davantage des informations sur les recours possibles», illustre Mme Deschamps.
Sans pouvoir en préciser le nombre, cette dernière rapporte également que quelques proches aidants ont contacté la ligne Aide-Abus Aînés parce qu’ils étaient à bout de souffle.
«Au point qu’ils se sentaient à risque de devenir maltraitants», glisse-t-elle.
Une promotion «efficace»
Le succès de cette ligne téléphonique est attribuable en grande partie à la campagne médiatique qui l’accompagne et dans laquelle intervient l’humoriste Yvon Deschamps, croit Luc Vallerand, directeur général de l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP).
«La question de la maltraitance envers les aînés est encore fortement taboue au Québec et on sous-estime l’étendue du problème. La publicité avec Yvon Deschamps a encouragé les victimes à se manifester», dit-il.
C’est une opinion que partage la ministre des Aînés, Marguerite Blais, qui croit qu’on pourrait assister à une diminution des appels, lorsque la campagne publicitaire sera terminée.
«C’est sûr qu’on avait estimé recevoir environ quatre appels par jour au départ. Or, c’est plutôt 25 appels. C’est énorme. Je tiens à rassurer la population, chaque personne qui laisse un message dans la boîte vocale de la ligne aura un retour d’appel en moins de 24 heures», précise-t-elle.
On peut joindre Aide-Abus Aînés sept jours par semaine, de 8 h à 20 h, au 1-888-489-2287. Sept intervenants offrent un service gratuit, confidentiel et bilingue.

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