20 décembre 2010

Hausse des abus envers les aînés - Un programme de prévention voit le jour | Le Devoir

La SQ, la FADOQ et le CSSS Cavendish unissent leurs efforts

Des aînés qu'on traite avec condescendance, d'autres que l'on escroque carrément, d'autres encore qu'on laisse de côté, qui sont mal nourris ou mal logés. Ce sont des plaintes que les travailleurs sociaux qui travaillent pour la nouvelle ligne d'écoute abus-aînés, établie depuis le mois d'octobre, entendent quotidiennement, au rythme de 24 appels par jour.

«On s'attendait à recevoir de 2500 à 3000 appels par année, et on en a reçu 840 depuis octobre», commente Marguerite Deschamps, qui a participé à la mise sur pied de la ligne.

L'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic signalait hier une hausse de 31 % des infractions contre la propriété chez les personnes âgées. Dans sept cas sur dix, avancent-ils, l'abuseur est une personne connue de l'abusé. Cette proximité rend la dénonciation d'autant plus difficile pour les aînés, qui refusent de faire du tort à un proche en portant plainte contre lui.

Parce que la population des aînés augmente, et les abus contre eux aussi, le service de police de la Sûreté du Québec, la Fédération de l'âge d'or du Québec (FADOQ) et le CSSS Cavendish ont mis sur pied un programme de prévention des abus envers les aînés, qui sera diffusé dans tout le Québec au cours des prochains mois.

Ce programme prévoit des rencontres auxquelles participent un policier et un bénévole, et à travers lesquelles on vise à informer les aînés sur les différents types d'abus et de fraudes, à répondre à des questions et à diriger vers les ressources appropriées.

En guise d'exemples, la FADOQ a conçu différentes capsules qui présentent différentes situations d'abus envers les aînés: un homme exige un dépôt immédiat de 500 $ pour réparer la porte d'une dame dont le mari vient de mourir, une dame donne son numéro de carte de crédit au téléphone sans vérifier à qui elle s'adresse, une mère qui demeure chez sa fille lui donne tout son chèque de pension et effectue toutes les tâches ménagères. Selon les données de la Sûreté du Québec, les aînés seraient par-dessus tout victimes d'abus financier, et 40 % d'entre eux en seraient touchés.

«Les aînés sont des gens qui font naturellement confiance», commente Danis Prud'homme, directeur général du réseau FADOQ. Le sergent Jean-Marc Michaud, du service du soutien à la surveillance du territoire de la SQ, rapporte avoir vu une personne escroquer plusieurs fois la même personne âgée en lui proposant, au téléphone, des services différents.

«Parfois, c'est la seule personne à qui ils ont parlé dans la semaine, ce qui les rend plus vulnérables», dit-il. «Il y a des abuseurs qui ciblent tout particulièrement cette clientèle», poursuit-il.

Du côté du CSSS Cavendish, qui a participé à la mise en place de la ligne d'écoute, on ajoute que les personnes qui abusent présentent elles aussi souvent une certaine vulnérabilité. On rencontre des cas d'alcoolisme ou des aidants naturels débordés, par exemple. Celles-là aussi ont besoin d'aide. On peut accéder à la ligne d'écoute au numéro 1 888 489-ABUS.

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