8 février 2011

En attendant la voiture à mortalité zéro | Jacques Duval | Jacques Duval

Les voitures de ma jeunesse étaient de véritables cercueils roulants: freins à tambour, pneus en polyester, direction floue à vis et galet, tenue de route brinquebalante, pas de ceinture de sécurité, bref une véritable forêt d'épées de Damoclès prêtes à vous expédier dans l'autre monde au moindre accident. Et en plus d'être très sommairement équipées pour faire face aux hasards de la route, ces automobiles étaient affublées de moteurs de forte cylindrée beaucoup trop puissants pour les capacités des autres composantes des véhicules du temps.
Il a fallu que les gouvernements s'en mêlent, forcés de le faire par le fameux avocat américain Ralph Nader, érigé en protecteur du consommateur. Nous étions dans les années 60 et presque personne n'avait entendu parler de sécurité active ou passive.
Entre les deux, la différence est ténue et se résume en quelques lignes: la sécurité active est celle qui prévient l'accident grâce, par exemple, aux freins à disques doublés de l'ABS, aux systèmes de stabilité, à des suspensions mieux étudiées favorisant une bonne tenue de route, à des directions moins surmultipliées et même, dans certains cas, à des moteurs performants pour faciliter les reprises.

De l'autre côté de la médaille, il y a la sécurité passive qui regroupe tous les dispositifs dont les bénéfices se manifestent après coup, soit au moment de l'accident. Cela comprend bien sûr les coussins gonflables, l'indéformabilité de la carrosserie, les ceintures de sécurité, une colonne de direction immuable ou presque, la prévention d'incendie grâce à un réservoir bien scellé et maints autres aspects. Au train où vont les choses avec la multiplication des dispositifs électroniques, on se dirige vers la voiture à sécurité maximale, pour ne pas dire à mortalité zéro.
La dernière Mercedes-Benz CLS s'achemine lentement vers le... (Photo Jacques Duval, collaboration spéciale) - image 2.0
La dernière Mercedes-Benz CLS s'achemine lentement vers le statut de la voiture à mortalité zéro.
Photo Jacques Duval, collaboration spéciale
Bientôt, une voiture sans conducteur
Il m'a suffi de monter dans la dernière livraison de la Mercedes-Benz CLS 2012 pour y découvrir un assortiment incroyable de garde-fous électroniques. La voiture, par exemple, freinera d'elle-même s'il y a danger de collision tout en prenant le contrôle de la direction dans les mêmes circonstances.
Déjà, plusieurs accessoires ont fait leur apparition sur des voitures de luxe et il suffira de quelques années avant qu'on les retrouve sur l'ensemble du parc automobile. Je pense notamment aux systèmes de radar jumelés aux régulateurs de vitesse afin de ralentir le véhicule si nécessaire, aux détecteurs d'angle mort ou de changement de voie et aux caméras qui assurent une meilleure visibilité au moment de faire marche arrière. Bref, nous ne sommes pas très loin de la voiture sans conducteur. Une expérience récente en Allemagne a permis de dicter à une auto d'aller se garer d'elle-même dans un parc de stationnement.
Mieux encore, elle est revenue, sur l'appel d'un simple bouton, rejoindre son conducteur en face du restaurant où il se trouvait.
Quoiqu'il en soit et avant qu'une telle technologie arrive à s'implanter, c'est la responsabilité du conducteur de rendre sa voiture la plus sécuritaire possible. En hiver principalement, la conduite est propice aux accidents et il faut mettre tous les atouts de son côté en supprimant certaines mauvaises habitudes, comme celle de négliger de bien nettoyer les fenêtres de la voiture après une tempête de neige. Trop de voitures circulent avec des fenêtres ressemblant à des hublots, multipliant les angles morts.

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