22 février 2011

Série documentaires - Vivre jusqu'au bout | Radio-Canada.ca

Présentation

Vivre jusqu’au bout est une série documentaire de cinq épisodes d’une heure diffusée en rafale du 1er au 5 février 2010 de 13 h à 14 h à la Première Chaîne. (En rediffusion à 22 h).
L’idée de Vivre jusqu’au bout est née en octobre 2008 pendant la diffusion de Vivre autrement, une série documentaire radio sur la santé. Mario Proulx, le réalisateur, a reçu un courriel d’un auditeur de Québec, Yvon Bureau, qui écrivait: « Vous devriez faire la suite de Vivre autrement, ce serait Mourir autrement ». Mario Proulx, en compagnie d’Eugénie Francoeur, s’est penché sur le thème de la mort dans notre société. Il a rencontré une soixantaine de personnes.
Un livre
La série fait l’objet d’un livre. On y trouve une douzaine de grandes entrevues réalisées pour la série, et une dizaine de textes d’artistes comme Daniel Lavoie, Jim Corcoran et Pierre Légaré, qui ont écrit spécialement pour la série radio.
Les Belles Soirées
Une grande conférence publique sera donnée aux Belles Soirées de l’Université de Montréal par Serge Daneau et Luce Des Aulniers, deux des participants de la série. Cet événement a lieu le lundi 1er février.
Sur Internet
Le blogue offre tout le contenu audio des émissions, sans oublier des inédits et les lectures intégrales des œuvres commandées à des artistes. De plus, des interviews avec des personnalités permettent d’aborder le thème de la mort d’une façon différente ou de compléter le contenu de la série. Dans tous les cas, vous pourrez commenter les opinions émises.
Tout cela contribuera à ouvrir un débat public sur le rapport de notre société à la mort.

Épisodes (Inédits et émissions intégrales)

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Les derniers temps de la viePremier épisode: Naître à l’envers
(1er février 2010)
Les derniers temps de la vie La peur et le déni de la mort nous éloignent souvent des gens en fin de vie. Pourtant, les derniers moments sont souvent l’occasion d’une profonde réflexion sur le sens de la vie. Ils sont d’une importance capitale, tant pour ceux qui s’en vont que pour ceux qui restent. C’est le temps des rapprochements, des derniers échanges. On boucle la boucle, on refait les ponts, on demande pardon.
Cette émission offre des témoignages émouvants de réconciliations entre proches qui se font leurs adieux.
Mourir, c’est naître à l’envers, c’est revenir à la vulnérabilité et à la dépendance absolue de l’enfant naissant, puis c’est retourner là d’où il vient, au néant. Devenir vulnérable dans la maladie, puis perdre la maîtrise au moment de la mort, ce sont des réalités qui s’accordent mal avec les valeurs de notre société, qui n’en a que pour le paraître et la performance. Le refus, le déni de la mort sont tels qu’on recourt plus que jamais à l’acharnement thérapeutique pour des malades en phase terminale.
Cet épisode témoigne de l’humanité des médecins, infirmières, psychologues ou bénévoles qui côtoient chaque jour des mourants. Ils donnent de belles leçons de vie. Témoignages sur le devoir de solidarité humaine dans l’accompagnement des gens en fin de vie.
Inédit
Édith Fournier est psychologue. Elle accompagne depuis 12 ans son mari Michel, atteint d’alzheimer. Elle se rend trois fois par semaine au centre hospitalier de longue durée. Exemple d’amour et d’accompagnement ultime.
Écoutez l'extrait audio Écoutez l’intégrale du premier épisode


La peur de la mort et la conscience de vivre au maximumLe deuxième épisode: La ferveur d’exister (2 février 2010) La peur de la mort et la conscience de vivre au maximum Cet épisode porte sur la peur de la mort, mais aussi sur la nécessité d’être conscient de notre condition de mortel. Cette conscience nous amène à vivre au maximum et à laisser de côté les choses sans importance.

Pourquoi a-t-on si peur de la mort dans notre société?

Comment la conjure-t-on?
Comment s’y préparer? Certains choisissent de la côtoyer, d’autres de l’affronter.
De tout temps, la philosophie a cherché à donner un sens à la vie et à la mort.
Comment s’exprime notre désir d’immortalité? L’épisode explore comment le cinéma et la télévision présentent, voire exploitent la mort.
Inédit
Marie de Hennezel est psychologue et auteure de nombreux ouvrages. Pour elle, savoir qu’on est mortel donne un sens à la vie.
Écoutez l'extrait audio Écoutez l’intégrale du deuxième épisode


Les soins palliatifs et l’euthanasieLe troisième épisode: Deux grandes questions (3 février 2010) Les soins palliatifs et l’euthanasie Personne ne souhaite mourir dans les corridors d’une salle d’urgence.
L’idéal, c’est de voir venir la mort, de s’y préparer, pour soi-même et pour ses proches.

Les soins palliatifs existent depuis une trentaine d’années. Ils sont offerts dans des maisons spécialisées, par exemple les maisons Michel-Sarrazin à Québec ou Victor-Gadbois dans la région de Montréal. Ils sont aussi offerts dans certains services hospitaliers. Dans ces lieux, tout est fait pour assurer le confort, pour soulager la douleur des personnes en fin de vie et pour calmer leurs angoisses. Ambiance quasi familiale qui n’a rien à voir avec les départements classiques des hôpitaux.
Quant à l’euthanasie, soit la mort médicalement assistée, on observe depuis quelque temps un débat de société sur cette question brûlante. Des médecins d’ici, mais aussi des philosophes et penseurs célèbres tels que André Comte-Sponville et Axel Kahn s’expriment sur le sujet.
Inédit
Serge Daneault est médecin en soins palliatifs. Il réclame davantage de soins palliatifs pour les 60 000 personnes qui meurent annuellement au Québec.
Écoutez l'extrait audio Écoutez l’intégrale du troisième épisode


Le deuil pour les adultes et pour les enfantsLe quatrième épisode: Le deuil
(4 février 2010)
Le deuil pour les adultes et pour les enfants Dans notre société de performance et de mouvement, on ne veut pas entendre parler de la mort, on ne permet pas aux endeuillés de « faire leur deuil », c’est-à-dire de prendre le temps pour passer au travers, par la parole, par l’écoute, par le partage de la douleur.

Le deuil n’est pas vécu de la même façon par les hommes et par les femmes. À la mort d’un enfant, par exemple, la mère s’en remet difficilement, pleure et s’exprime beaucoup. Souvent, le père retourne rapidement au travail et évite d’exprimer sa peine.
Quant aux enfants qui ont perdu des parents, il est important de leur dire la vérité sur les événements. Autrement, ils peuvent être traumatisés par des histoires qu’on leur fait croire. Des enfants condamnés à mort par la maladie livrent également des témoignages émouvants.
Inédit
Nago Humbert est docteur en psychologie et directeur de l’Unité de consultation en soins palliatifs pédiatriques à l’Hôpital Sainte-Justine. En Occident, les enfants ne meurent plus d’épidémies. Dans le Sud, les enfants meurent de faim, de maladies considérées ici comme bénignes. Le pire, c’est que des enfants sont tués par l’homme.
Écoutez l'extrait audio Écoutez l’intégrale du quatrième épisode


La disparition et la transformation des rites, les croyances et l’athéismeLe cinquième épisode: Les rites et le sacré (5 février 2010) La disparition et la transformation des rites, les croyances et l’athéisme Dans une société dominée par la jeunesse, l’efficacité, le paraître et la performance, on se donne moins la peine d’offrir des rites funéraires aux disparus. Les dépouilles sont souvent incinérées dans les 24 heures suivant le décès.

Pourtant, les rites sont essentiels, car ils permettent un passage et une prise de conscience de la réalité du départ, de l’arrachement. Les rites expriment l’appartenance du défunt à un ou plusieurs groupes: religieux, familial ou de travail. Les rites permettent de resserrer les liens entre les vivants, d’exprimer les émotions ou de les contenir.
Quant aux funérailles, ce sont des moments de retrouvailles et une occasion de se serrer les coudes dans une ambiance de prières et de chants, religieux ou laïques. À cet égard, les rites subissent une transformation souvent heureuse, qui correspond à l’évolution de notre société.
Dans cet épisode, on aborde la question des cultures et des croyances diverses.
Est-il plus facile d’affronter la mort quand on est athée, ou croyant?
Inédit
Mario Beauregard est chercheur en neuroscience à l’Université de Montréal. Il fait notamment des recherches sur les expériences de mort imminente. C’est un scientifique peu commun puisqu’il fait la promotion de l’ouverture d’esprit quant à la spiritualité dans la recherche scientifique.
Écoutez l'extrait audio Écoutez l’intégrale du cinquième épisode

Le mot du réalisateur

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MarioProulxVivre jusqu’au bout est une série sur la mort, donc sur la vie, l’urgence de vivre. Or la mort est un immense tabou dans notre monde matérialiste, obsédé par le progrès technique et terrifié par le vieillissement et la mort. Nous refusons l’idée que l’on puisse vivre avec elle et l’approcher le jour venu, consciemment et paisiblement. On la cache. On la nie. Trop de gens meurent comme des exclus, comme des chiens, isolés dans la peur et la solitude.
Les rites du chagrin ont disparu ou se transforment. On incinère souvent nos morts dans les 24 heures, sans autre forme de cérémonie. Dans notre société de performance et de paraître, même le deuil n’a plus sa place.
Et pourtant, la conscience de notre condition de mortel donne des ailes et du courage, elle enrichit la vie de ceux qui la côtoient sans peur et en toute humanité. Ce sont eux que j’ai rencontrés, et qui nous apportent de formidables leçons de vie.
Mario Proulx


Le coin des poètes

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Mario Proulx a demandé à des auteurs d’écrire sur la mort. Dans la série, on les entend lire leur texte, mais souvent de manière fragmentée. Écoutez chaque œuvre dans son intégralité, au fur et à mesure qu’elles seront diffusées dans la série.


Personnes rencontrées et références

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Mario Proulx a rencontré une soixantaine de personnes. Certaines ne sont pas dans la série, mais cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas été importantes dans la réflexion du réalisateur sur le contenu à présenter.
Lynda Beaudoin, coordonnatrice du Centre de jour à la Maison Michel-Sarrazin à Québec
Carole Bertrand, mère dont le fils a été tué par des motards
Mario Beauregard, chercheur en neuropsychologie à l'Université de Montréal, auteur de Du cerveau à Dieu: plaidoyer d'un neuroscientifique pour l'existence de l'âme, éditions Guy Trédaniel
Nadine Beauthéac, psychothérapeute spécialisée dans l’accompagnement des endeuillés, auteure de Hommes et femmes face au deuil (2008) et de La place des morts (1999)
Bertrand Beyern, qui fait des visites guidées des cimetières de Paris
Marcel Boileau (décédé), mourant, Maison Victor-Gadbois en Montérégie
Marcel Boisvert, médecin retraité
Hélène Bolduc, présidente de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité
Serge Bouchard, anthropologue, penseur, auteur et homme de radio
Yvon Bureau, consultant pour un mourir digne et libre
Carole-Anne Cadieux, étudiante en thanatologie au cégep de Rosemont
Évelyne de la Chenelière, dramaturge et actrice
André Comte-Sponville, philosophe, auteur de nombreux ouvrages, notamment de la préface du Grand livre de la mort à l’usage des vivants
Serge Daneault, médecin, soins palliatifs, Hôpital Notre-Dame
Françoise Dastur, philosophe
Luce Des Aulniers, anthropologue, enseignante à l’UQAM
Odette Désilets, médecin-chef à la Maison Michel-Sarrazin à Québec
Marie-Josée Dubois, médecin, soins palliatifs pédiatriques à la Maison Le Phare
Bertrand Émond, ex-directeur de Radio-Canada, qui a vécu une expérience de mort imminente
David Émond, thanatologue, enseignant au cégep de Rosemont
Justine Farley, médecin, Hôpital de St. Mary de Montréal, présidente du Réseau de soins palliatifs au Québec
Martyne-Isabel Forest, avocate, consultante en éthique, en droit de la santé et des personnes, en droit des aînés et humanisation des soins
Édith Fournier, auteure
Guy Frenette, médecin, soins palliatifs, Maison Victor-Gadbois en Montérégie
Thérèse Gemme (décédée), mourante, Maison Victor-Gadbois en Montérégie
Danielle Grandmont, médecin en soins palliatifs
Michel Hanus, médecin, Fédération européenne Vivre son deuil.
Marie de Hennezel, psychologue et auteure de plusieurs ouvrages, dont La mort intime, son site officiel.
Nago Humbert, docteur en psychologie, directeur de l'Unité de consultation en soins palliatifs pédiatriques au CHU Sainte-Justine et président de Médecins du Monde (Suisse)
Violette Jacquet-Silberstein, Française d’origine juive, survivante d’Auschwitz
Mathieu Johnson, enfant endeuillé
Axel Kahn, généticien, médecin, penseur, auteur et président de l’Université Paris-Descartes
Michel Kawnik, de l’Association française d’information funéraire
Monique Lapointe, mère dont le fils s’est suicidé
Bryan Lavoie, enfant endeuillé
Diane Lebeau, infirmière, Hôpital général de Montréal
David Le Breton, sociologue, professeur à l’Université Marc-Bloch de Strasbourg
Catherine Legrand-Sébille, socioanthropologue, enseignante, chercheuse à la Faculté de médecine de Lille et spécialiste des morts périnatales, auteure de nombreux ouvrages
Simone Longpré (décédée), mère de Micheline Marquette
Micheline Marquette, qui témoigne de la mort de sa mère
Josée Masson, travailleuse sociale auprès des enfants endeuillés
Michel Meslin, professeur d’histoire comparée des religions et d’anthropologie religieuse à l’université de Paris-Sorbonne
Josélito Michaud, auteur et animateur de télévision, dont On prend toujours un train
Jean-Pierre Mohen, grand spécialiste de la mort à travers l'histoire humaine, depuis les premiers hommes
Johanne de Montigny, psychologue, survivante d'un accident d'avion en 1979, qui s’occupe des gens en fin de vie
Gilles Nadeau, aumônier aux soins palliatifs à la Maison Michel-Sarrazin à Québec
Fernand Patry, prêtre, accompagnateur auprès de mourants
Marie-Élyse Proulx (décédée), patiente, Maison Michel-Sarrazin à Québec
Yves Quenneville, médecin psychiatre, Hôpital Notre-Dame de Montréal
Rosalie Racine, enfant endeuillée
Mathieu Ricard, moine bouddhiste tibétain, auteur
Jacques Roberge, ancien chef de train, bénévole aux soins palliatifs de la Maison Michel-Sarrazin à Québec.
Jacques Salomé, psychologue et auteur de nombreux ouvrages de psychologie populaire, son site officiel.
Éric-Emmanuel Schmitt, écrivain, son site officiel.
Bernard Senet, médecin français porte-étendard de la cause de l’euthanasie
Françoise Stanton, journaliste, qui témoigne sur la mort accidentelle de son conjoint
Édith Tessier, thanatologue, directrice funéraire à la Maison Darche de la Rive-Sud (Montréal)
Lise Thouin, comédienne, qui fait de l’accompagnement et écrit sur la mort
Anna Towers, médecin, soins palliatifs à l’Hôpital Royal-Victoria
Marie-Andrée Tremblay, responsable des plaintes en santé, région du Saguenay
Nathalie Viens, travailleuse sociale, Maison Monbourquette, site officiel
Patrick Vinay, médecin, ex-doyen de la faculté de médecine de l’Université de Montréal et responsable des soins palliatifs à l’Hôpital Notre-Dame depuis cinq ans
Éric Volant, PhD, professeur associé, Département des sciences des religions, UQAM

Équipes

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Radio
Entrevues, narration et réalisation: Mario Proulx
Recherche: Eugénie Francoeur
Recherche musicale: Robert Hamel
Technique: Christian Ferland
Internet
Chef de secteur: Dominique Gagné
Coordonnatrice de contenu: Marine Fleury
Édimestre: Danielle Foucart
Réviseures: Josée Bilodeau et Catherine Bélanger
Gestionnaire de projet: Martine Laurin
Caméra: Bruno Lefebvre
Designer: Dominic Turmel
Développeur: Raphaël Thouin
Intégratrice: Stéphanie Matthey et Julie Gauthier

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