19 février 2011

Résidences privées pour personnes âgées: scruter le passé avant d'embaucher | Matthieu Boivin | Santé

(Québec) Le gouvernement Charest souhaite forcer les 2200 résidences privées pour personnes âgées du Québec à regarder le passé criminel de leurs futurs employés, avant de les embaucher, dans le cadre du resserrement du processus de certification de ces établissements; processus qui a été mis en place pour la première fois il y a quelques années.
On souhaite ainsi éviter une situation comme celle qui s'est produite à Pont-Rouge, au cours des dernières années, quand une femme reconnue coupable de fraude, Sylvie Gauthier, a pu se trouver un emploi à la Villa Bon Chez Soi, après qu'elle eut frustré son ancien employeur, la Régie de l'assurance maladie du Québec, d'une somme de 125 000 $. Par surcroît, la femme avait été en mesure d'y occuper un poste d'infirmière, sans être membre de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.
Présentement, les résidences privées ne sont pas obligées d'aller vérifier si leurs nouveaux employés ont des antécédents criminels.
«Avec les modifications que nous voulons apporter, c'est le genre de personne [Sylvie Gauthier] qui ne pourrait pas être embauchée dans une résidence privée pour personnes âgées», explique Louise Quintin, attachée de presse de la ministre responsable de ces établissements, Dominique Vien.
Mme Quintin ne sait pas encore quels crimes exactement empêcheront une personne de travailler dans une résidence privée pour aînés, car les resserrements que le gouvernement souhaite faire à la certification ne sont pas encore décidés à 100 %. Est-ce qu'une personne reconnue coupable de conduite avec les capacités affaiblies pourrait travailler dans ce type d'établissement?
«Nous viserons tous les comportements qui ne sont pas compatibles à un emploi dans une résidence de personnes âgées», indique Mme Quintin.
Formation de base
Celle-ci affirme que les exploitants de ces résidences devront aussi s'assurer que leurs employés n'ont pas été mêlés à des crimes, au fil de leurs années de service dans ces établissements.
Avec ces nouvelles dispositions, tous les nouveaux employés devront suivre une formation de base, s'ils doivent servir dans une résidence privée destinée aux personnes âgées autonomes, avant de commencer à travailler directement auprès de la clientèle. Une formation plus poussée sera exigée pour les travailleurs des résidences pour aînés semi-autonomes.
Cette formation sera également destinée aux employés actuels de ces établissements. «Il y aura un système de reconnaissance des acquis pour les travailleurs qui ont plusieurs dizaines d'années d'expérience dans le domaine», affirme l'attachée de presse.
Un nombre minimal d'employés devra aussi être en service, en tout temps, selon le nombre d'usagers dans la résidence privée.
Toutes ces nouvelles mesures visent à éliminer des situations comme celle qu'on a vues à Montréal, en novembre, quand une résidence privée, le Pavillon Marquette, a été fermée, alors que les usagers y avaient été maltraités. Plusieurs aînés n'avaient pas reçu leurs médicaments pendant plusieurs jours, n'avaient pas reçu leur chèque de pension et leur courrier. Au moment de l'intervention des autorités compétentes, des aînés semblaient affamés et étaient malpropres. Des champignons avaient été trouvés dans les sous-vêtements de certains.
Il faut préciser que le processus de certification mis en place il y a quelques années n'est toujours pas complété, car ce ne sont pas toutes les résidences privées du Québec qui sont aujourd'hui certifiées. Le gouvernement dit que 85 % des résidences ont passé au travers de ce processus.
La ministre Vien espère adopter ces nouvelles mesures d'ici à la fin de la présence session parlementaire. Des amendes plus salées attendent les contrevenants.

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