19 février 2011

Un dessin équivoque sur le pansement d'une patiente : la famille porte plainte - Actualité Cambrai - La Voix du Nord

jeudi 17.02.2011, 05:08 - La Voix du Nord
 Stéphane et ses proches ont été très choqués, et qualifient le geste de « maltraitance».

| DÉRAPAGE ? |

La mère de Stéphane a été hospitalisée à Cambrai pendant quelques jours. Sur le pansement positionné sur l'escarre de la maman, la famille a découvert un dessin particulièrement équivoque. Une plainte a été déposée pour « atteinte à la dignité d'une personne vulnérable ».
Douloureux, ce pansement-là : celui que Stéphane et sa soeur ont découvert le 10 février sur l'escarre postérieure de leur mère âgée de 66 ans, alors hospitalisée au service pneumologie de l'hôpital de Cambrai. Placée et dédicacée par deux membres du personnel soignant, la compresse présente un croquis digne du test de Rorschah : pour le fils « c'est un dessin à caractère sexuel », qui plus est à l'endroit où il est positionné. Très choquée, la famille a donc décidé de porter plainte contre X pour « atteinte à la dignité d'une personne vulnérable par des personnes dépositaires d'une mission de service public ».
Le directeur du centre hospitalier, Jean-Martin Andarelli, n'a pas vu le pansement. On lui a parlé d'un « lapin » et « d'une fleur », mais il « attend un rapport pour en tirer les conclusions qui s'imposent ». Reste que ce coup du lapin discutable prête à confusion selon l'interprétation : pour la famille « C'est inexcusable », lâche, atterré, Stéphane. « Nous avons porté plainte car, pour nous, il s'agit de maltraitance. C'est dégradant ! C'est humiliant ! On le fait pour notre maman ... » Originaire de l'Avesnois, la patiente n'en était pas à sa première hospitalisation à l'hôpital de Cambrai. Aussi, lorsque le 23 janvier, la maman victime d'un arrêt cardiaque est prise en charge par l'hôpital cambrésien et son service de réanimation, la famille ne redoute rien. « Elle est restée onze jours dans ce service, avant d'être transférée en pneumologie. Là, elle se plaignait de tout, ne se sentait pas bien prise en charge. » Une réaction sur laquelle, dans un premier temps, la famille ne s'appesantit pas. Jusqu'au 10 février où, au cours d'une visite, la maman relate l'épisode vécu dans la matinée. « Ce jour-là, maman m'a dit qu'elle avait l'impression que l'on se moquait d'elle. Elle a raconté qu'on lui avait dit "ne bougez pas, on fait un dessin sur le pansement". Je ne l'ai pas crue. Puis, ma soeur et moi l'avons aidée à s'allonger. Nous avons soulevé sa robe de chambre et là, j'ai vu ma soeur pâlir et dire "ce n'est pas possible" ».
Quelques minutes plus tard, un cadre de santé, amie de la patiente, est arrivé. Les enfants ont soumis le pansement photographié dans la foulée. « On ne voulait pas en parler, nous préférions attendre que notre mère rentre chez elle. Mais notre amie nous a conseillé de tout dénoncer.
» Le pansement est alors retiré. Le lendemain, la famille rencontre la cadre du service pneumologie. « Au bout d'une heure d'entretien, elle a finalement reconnu que cela avait un caractère grave. » On explique aussi que des sanctions vont être prises à l'encontre du personnel concerné. Mais pas de quoi freiner l'amertume de cette famille blessée : une lettre est envoyée au directeur de l'établissement, et une plainte est déposée ce lundi. Mardi, la mère de famille a quitté la structure médicale mais dispose d'une hospitalisation à domicile, proposée par l'hôpital cambrésien. Les proches nourrissent une rancoeur à l'égard du personnel mis en cause, dit Stéphane, pas envers le centre hospitalier. •

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