6 mars 2011

La communication entre les résidents et les soignants dans les structures d’hébergement à long terme - Le blog de mythe-alzheimer.over-blog.com

Le système de codage utilisé distinguait 9 types différents de consigne ; pour chaque type de consigne étaient distinguées des consignes alpha (réalisables, spécifiques, appropriées) et des consignes beta (la personne n’était pas en mesure de répondre à la consigne du fait que la consigne était vague, interrompue, indirecte ou soumise à interférence). Ainsi, un des types de consigne correspondait à des questions impliquant la réalisation d’une réponse motrice : une consigne codée alpha était p. ex. : « Pouvez-vous lever votre pied ? », alors qu’une consigne codée beta était, p. ex., « Pouvez-vous m’aider ? ». Un autre type de consigne correspondait à des interdictions : une consigne codée alpha était, p. ex., « Ne vous asseyez pas !», alors qu’une consigne codée beta était, p. ex., « Non ! ». Quand une consigne verbale correspondait à une consigne beta (p. ex., « prenez cela ! »), mais était accompagnée d’un geste spécifique (p. ex., indiquant l’objet à prendre), la consigne était codée alpha.

La « compliance » (la réalisation effective de l’action par la personne âgée) était définie comme un comportement approprié initié endéans les 5 secondes après la consigne et qui se terminait par la réalisation de ce qui avait été demandé. La « non compliance » (l’absence de réalisation) était définie par l’absence d’initiation de la réponse appropriée endéans les 5 secondes après la consigne. La « compliance forcée » était définie par le fait que la réponse appropriée était réalisée par le soignant plutôt que par le résident. Si la « compliance forcée » était observée endéans 5 secondes après la consigne, elle était à la fois codée comme consigne beta et réalisation forcée


Si l’on se penche sur l’influence du type de consigne, il apparaît que le fait de demander à une personne âgée si elle veut bien effectuer une action (sous forme de question) est moins efficace que de lui dire directement de le faire et de le répéter si nécessaire. Même quand les consignes sous forme de question sont spécifiques (consignes alpha ; p. ex., « Pouvez vous lever votre pied ? »), elles n’aboutissent à des réponses « compliantes » que dans 50% des cas. Ainsi, globalement, les consignes qui sont formulées de façon directe, les consignes qui sont répétées exactement de la même façon et aussi les consignes qui clarifient une consigne antérieure conduisent à une « compliance » plus élevée,

De plus, les consignes de « collaboration », formulées à la troisième personne du singulier ou à la première personne du pluriel et considérées comme une manifestation du parler « personnes âgées » (« Nous devons nous habiller ») produisent autant de réponses « compliantes » que de réponses « non compliantes ». Les consignes indirectes (consignes beta où l’énoncé n’indique qu’indirectement ce qui est attendu, comme, p. ex. , « Vos lunettes sont ici », « Prenez votre temps ») conduisent aussi à un taux élevé de réponses « non compliantes ».

Enfin, il faut relever que 10 % de toutes les consignes amènent à une « compliance forcée » (22% de toutes les consignes beta) : ainsi, plutôt que de diriger verbalement une réponse comportementale, les soignants ont tendance à réaliser eux-mêmes la tâche et c’est particulièrement vrai pour certains types de consignes comme, p. ex., les consignes indirectes et les consignes de « collaboration ». Idéalement, les interactions dans les soins devraient permettre d’accroître l’autonomie des personnes âgées. Dans ce contexte, deux hypothèses peuvent être proposées pour rendre compte du taux élevé de « compliance forcée » : une communication inefficace ou des contraintes institutionnelles de temps.

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