20 mars 2011

Patients âgés: avez-vous une solution? | Lise BusqueInfirmière auxiliaire dans un CHSLD, l'auteure réagit à la publication, vendredi dernier, des textes sur les chutes des personnes âgées dans les CHSLD. | Opinions

Lise Busque
Infirmière auxiliaire dans un CHSLD, l'auteure réagit à la publication, vendredi dernier, des textes sur les chutes des personnes âgées dans les CHSLD.


Oui, des centaines de personnes âgées sont victimes de chutes et, oui, les conséquences sont graves. Croyez-moi, tout est fait par le personnel soignant pour les éviter.
Que faut-il faire? Avez-vous la réponse?
Je suis infirmière auxiliaire depuis une trentaine d'années et je travaille main dans la main avec des personnes âgées, au sens propre du mot. Combien de fois faut-il les tenir par la main, pour les faire marcher, pour les consoler, pour attirer un regard, ou pour leur montrer notre compassion.
Notre travail consiste à protéger vos parents. C'est ce que nous faisons. Je travaille de nuit depuis 17 ans. La nuit est propice aux chutes. Pourquoi? Parce que les personnes âgées dorment peu et c'est la nuit qu'ils sont anxieux. Plusieurs sont désorientés dans le temps. Ils ne savent plus si c'est le jour et la nuit. Ils veulent se lever...
Alors cette situation augmente le risque de chute. Avez-vous déjà essayé de convaincre un homme ou une femme adulte de ne pas se lever seule parce qu'elle peut tomber?
Eux, ils croient fermement qu'ils sont encore capables de marcher et surtout de se lever seul. Ils oublient qu'ils ne sont plus capables, qu'ils n'ont plus la force physique pour le faire.
Le personnel de nuit est réduit. Parce que les gens croient que les malades dorment.
Allez passer une nuit avec votre parent dans un centre. Souvent, il y a cinq personnes qui s'occupent de 250 patients. La plupart sont en perte d'autonomie et les autres en déficits cognitifs. Que feriez-vous?
Le personnel fait des tournées visuelles aux heures. Les patients les plus à risque de chuter sont visitées aux 15 à 30 minutes. N'oubliez pas, entretemps, il y a des tâches à accomplir.
Les contentions physiques la nuit sont déconseillées. Il faut une prescription médicale. Donc, risque de chute élevé.
Nous montons les ridelles du lit. Il y a une bonne contention, très sécuritaire: la Ségufix. C'est un tissu, installée sous la base du lit, avec une bande qui peut être attachée à la taille avec une clé aimantée. Le patient est rarement capable de l'enlever.
Il y a aussi les contentions psychiques. Les familles sont souvent en désaccord. Il faut aussi une prescription médicale. Il y a des restrictions et des conséquences à la médication. Le lendemain, les patients sont parfois confus, ils manquent d'équilibre. Donc, risque de chute.
Il y a aussi le T.A.B. C'est un petit appareil qui est connecté à la cloche d'appel. Une petite boîte est installée à la tête du lit et reliée à une petite corde avec une pince au bout, que l'on attache au vêtement du patient ou aux couvertures. Lorsque le patient essaie de se lever ou de s'asseoir dans son lit, la corde déclenche l'alarme. Mais souvent, le patient est capable d'enlever la pince...
Avez-vous une solution? Si oui, dépêchez-vous de nous la transmettre.
Vos parents, nous les aimons. Nous sommes aussi attristés que vous lorsque nous retrouvons votre mère et votre père par terre avec une fracture. Parce que ça pourrait être
ma mère ou mon père. Et cette situation augmente en même temps notre surcharge de travail?: rapport d'accident à compléter, évaluation, mobilisation du patient et du personnel restreint, transfert en ambulance, appels à la famille, etc.
Aidez-nous, essayons de trouver une solution positive ensemble.

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