28 octobre 2010

Délivrez-nous de nos souffrances | Michèle Ouimet | Michèle Ouimet

Le Dr Ayoub, oncologue fort respecté, a parlé de son opposition farouche à l'euthanasie. Peu importe les souffrances physiques ou morales, peu importe l'état végétatif du patient, peu importe si la vie ne tient plus qu'à un fil, l'euthanasie est inacceptable, a-t-il dit aux élus. Ce n'est pas négociable.
Si le patient est athée et que la souffrance ne représente rien pour lui, doit-il l'endurer? Sa volonté de mourir ne prime-t-elle pas? Non, a répondu l'inflexible Dr Ayoub.
Plusieurs opposants à l'euthanasie sont croyants. Pour eux, la vie est sacrée. Point final.
D'autres craignent les dérives, l'absence de balises, l'euthanasie à toutes les sauces, sans garde-fou assez puissant pour empêcher les abus: la mort de patients pour libérer des lits et économiser de l'argent, la mort de vieux pour que la famille touche l'héritage plus vite ou soit libérée d'un fardeau trop lourd.
Mais les chiffres déboulonnent ces craintes. En Oregon, seulement 0,2% de tous les décès en 2009 étaient attribuables à des suicides assistés; en Belgique, ce chiffre a oscillé entre 0,2% et 0,8% de 2003 à 2009. Aux Pays-Bas, on parle de 0,1% pour les suicides assistés et de 2% pour l'euthanasie.
Pas étonnant, quand on connaît les conditions très strictes qui encadrent l'euthanasie et le suicide assisté. Le patient doit être majeur, sa maladie incurable, ses souffrances insupportables. La demande doit être formulée par écrit, approuvée par deux médecins, dont un qui n'a pas de lien avec le malade. On est loin de la piqûre administrée à la va-vite.
Très peu de gens se rendent jusque-là. Faut-il changer la loi pour satisfaire une toute petite minorité? demandent les opposants.

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