26 octobre 2010

Marie Francœur Fin de vie en établissement gériatrique Presses universitaires de grenoble

La mort recule, la vie s’allonge, faisant naître l’illusion dérisoire du
triomphe sur la mort. Mais le vieillissement, la maladie, la dépendance,
la folie, viennent nous rappeler notre fragilité essentielle. Dans ce
beau livre, qui traite de ces frontières de l’existence, Marie Francœur a
revêtu l’habit de l’anthropologue, pour témoigner des réalités concrètes
des fins de vie et partager avec le lecteur ses misères et ses grandeurs,
auxquelles la confronte de façon quotidienne sa fonction de directrice
d’un établissement de soins pour personnes âgées.

[...]


une troisième défense à assurer : se défendre contre le refus des autres
membres de la famille lorsque le référent familial principal décide d’ar-
rêter sa contribution. une fille nous expliquait que ses frères et sœurs
refusaient de s’occuper de leur père dépendant et refusaient également
de participer au financement du prix de journée d’un établissement.
elle était la seule sur laquelle reposait le coût physique, psychique et
financier de la prise en charge de ce père de huit enfants. le refus de
participation financière de l’ensemble des obligés alimentaires, lié à
l’insuffisance des ressources du père a rendu impossible l’entrée en
établissement et la fille sacrifiée, incapable de se défendre, a dû continuer
la mission qui lui était dévolue par l’ensemble de sa famille.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire