25 octobre 2010

Encyclopédie des traitements contre la folie d'hier à aujourd'hui | Judith Lussier, Urbania | Urbania

Camisole de force n.f., chemise dont les manches longues s'attachent dans le dos du fou de façon à ce qu'il demeure immobile.
Bien que la contention du fou ait toujours existé, la camisole de force a été inventée en 1790 par un tapissier français à l'Hôpital de Bicêtre. Elle n'est plus utilisée en milieu psychiatrique mais on peut toujours attacher le patient à son lit. La contention est toutefois réglée au quart de tour. L'immobilisation du patient doit être prescrite par un médecin et la prescription doit être revue aux 4 heures. Le patient immobilisé doit être vu par le personnel soignant aux vingt minutes. Aujourd'hui, on peut retrouver la camisole de force dans des sex-shops, plus souvent en latex ou en cuir.
Chaise tranquillisante n.f., outil de contention ayant la forme d'une chaise sur laquelle on attache le patient par le tronc, la tête, les chevilles et les poignets.
La camisole c'est bien beau, mais la chaise tranquillisante c'est encore mieux pour immobiliser tout mouvement et calmer les fous les plus furieux. La tête était enfermée dans une boîte en bois, les poignets, la taille et les chevilles étaient attachées, et un trou était prévu pour les excréments, en cas de besoin prolongé. Le docteur Benjamin Rush, fier de son invention, s'est vanté d'avoir laissé un patient sur la chaise durant six mois. Encore aujourd'hui, bien que la contention soit rigoureusement surveillée dans les hôpitaux, il peut arriver qu'on fixe une tablette aux chaises roulantes des personnes âgées, au cas où elles oublieraient qu'elles sont incapables de marcher.
Contention chimique n.f., action plus ou moins violente par laquelle on contrôle le fou en modifiant la chimie de son cerveau.
Le premier médicament à avoir été utilisé dans le «traitement» de la folie est apparu en mai 1954. La thorazine abattait littéralement les malades. Plusieurs étaient incapables de lire ou de parler, disaient n'avoir aucune émotion, aucune initiative et étaient, plus souvent qu'autrement, réduits à demeurer au lit. Les premiers neuroleptiques étaient tellement puissants qu'ils étaient utilisés pour torturer les dissidents en urss. À l'époque de Staline, certains simulaient la folie pour éviter les camps de concentration. Après avoir goûté à la médecine, ils suppliaient les autorités de les renvoyer aux travaux forcés.
La nouvelle génération de neuroleptiques est apparue dans les années 90. Les atypiques, comme on les appelle, bloquent à la fois la dopamine et la sérotonine, un neurotransmetteur qui agit entre autres sur l'anxiété. On connaît peu leurs effets à long terme mais on sait que les recherches effectuées à ce jour sont douteuses. Si vous n'avez pas confiance en ce traitement soft, vous pouvez toujours recourir à un de ceux mentionnés précédement, De toute manière, il est difficile de nos jours de trouver un médecin qui n'ait aucun intérêt dans le domaine pharmaceutique, une industrie qui rapporte, seulement dans le domaine psychiatrique, 87 milliards de dollars us annuellement.

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